Un ouvrage à dévorer : « Le Village aux Huit Tombes » / 八つ墓村 « Yatsu haka-mura » de YOKOMIZO Seishi

Amateurs de polars, « Le Village aux Huit Tombes » est assurément pour vous !

En effet, cette œuvre de YOKOMIZO Seishi (1802 – 1981),  écrivain modèle d’après-guerre du roman policier japonais, est tout simplement passionnante.

Photo via mydramalist.info

L’intrigue, menée avec brio du début à la fin, nous entraîne dans un monde d’aventures et d’effroi, mêlant mystère, traîtrise, manipulation, ambition, sentiments refoulés, avec en supplément une bonne dose de crimes  bien sordides où la pitié reste un concept futile.

Le village aux Huit Tombes est une modeste bourgade au cœur des montagnes, abritant les corps de samouraïs assassinés, dans des temps très anciens, par les habitants à la recherche d'un trésor fabuleux.

L'arrivée du narrateur coïncide avec une cascade d'assassinats qui plonge rapidement les villageois dans le désarroi et la terreur. Avec l'aide de son ami, le détective Kindaichi, il découvre avec horreur que les crimes se succèdent selon une mécanique diabolique, dont il tente de comprendre les lois avant que la boucle ne soit fermée.

 Seuls quelques poèmes énigmatiques le guideront dans ce labyrinthe redoutable, tissé par les haines, les soupçons et la peur :

« Celui qui s'aventure sur le Mont du Trésor du Bouddha sacré

S'expose à la terreur de la Mâchoire du Dragon. »

Photo via polars.pourpres.net

Ce roman nous propulse au cœur d’un décor dépaysant du Japon d'après-guerre, dans un village isolé, marqué par plusieurs crimes odieux perpétués à différentes périodes, et dont les habitants, extrêmement superstitieux et méfiants, redoutent le retour de forfaits sanglants. Leur crainte s’accentue lorsque le narrateur fait son apparition au sein de cette communauté après plus de vingt ans d’absence, son départ ayant été provoqué par un massacre abominable réalisé par son père alors qu’il n’était qu’un enfant.

Ce récit, bien qu’à l’ambiance surnaturelle, reste un véritable roman policier très bien ficelé qui stimulera fortement vos « petites cellules grises ».

D’une longueur d’environ 370 pages aux éditions Picquier poche, il est composé de chapitres courts qui rythment la lecture et la rendent très agréable, presque addictive.

 Le seul point négatif est l’abondance de noms Japonais auxquels nous sommes peu accoutumés. Mais, les présentations progressives des protagonistes et la présence d’un récapitulatif juste avant le prologue effacent rapidement ce léger obstacle.

En résumé, je recommande vivement la lecture de cette œuvre à tous les passionnés de romans policiers mais aussi à tous ceux qui souhaitent se plonger dans le décor enivrant des montagnes du Japon.

Bonne lecture !